Τετάρτη 25 Μαΐου 2016

Η φιλοσοφική παραγωγή των Ρώσων της Διασποράς / La production philosophique des Russes de la Diaspora


Dimitris Baltas 
La production philosophique des Russes de la Diaspora 
Nikita Strouve 
Mιχάλη Μακράκη 
μνημόσυνον 
Après la victoire des bolcheviks et, bien sûr, du matérialisme dialectique en Russie en 1917, de nombreux penseurs russes, professeurs d’universités et écrivains éminents ont été contraints de se réfugier dans les pays d’Europe occidentale, principalement en Allemagne (Berlin) et en France (Paris), mais aussi en Amérique. 
Je dois préciser que leur exil est dû à la critique que, depuis 1917, ils exercent contre le régime bolchévique qu’ils accusent de museler la liberté, et non pas seulement à leur refus de la philosophie du matérialisme dialectique. Quoi qu’il en soit, ces mêmes philosophes passent d’abord du marxisme à l’idéalisme pour, finalement, élaborer la philosophie dite «religieuse». 
Dans cette étude, je vais parler des principaux écrivains de la Diaspora russe. 
En 1992, Nicholas Lossky (1870-1960), professeur de philosophie à l’université de St-Pétersbourg, est exilé. Parmi les nombreux livres de Lossky, je cite: La liberté de la volonté (Paris 1927), La valeur et l’Ếtre (Paris 1931), Dostoïevsky et la conception chretienne du monde (New York 1953). Son Histoire de la philosophie russe est traduite en français (Paris 1954) et en anglais (New York 1951). En France, notamment à l’ «Institut Orthodoxe de Théologie St-Serge», le grand théologien et philosophe Serge Boulgakov (1871-1944) enseigne la Dogmatique Orthodoxe. Avant la révolution de 1917, Boulgakov était considéré comme l’un des meilleurs interprètes de la théorie marxiste. Après la révolution de 1917, Boulgakov écrit de nombreux livres concernant non seulement la théologie (L’Eglise orthodoxe, trois trilogies de travaux doctrinaux, La sagesse de Dieu, etc.), mais aussi la philosophie (La tragédie de la philosophie, Darmstadt 1927), La philosophie du nom (Paris, 1991). Les Notes autobiographiques de S. Boulgakov ont récemment été traduites. 
Parmi les représentants éminents de la Diaspora russe, je peux encore citer Nicholas Berdiaeff (1874-1948). Après 1922, il vécut d’abord en Allemagne, puis en France. Pendant les années d’exil, Berdiaeff écrivit : Konstantin Leontieff (Paris 1926), Christianisme et antisémitisme (Paris 1938), L’Idée russe (Paris 1946), Le sens de l’histoire (Paris 1949) et l’ Essai d’autobiographie spirituelle (Paris 1958). 
Boris Vitseslatseff (1879-1954) fut professeur de philosophie du droit à l’université de Moscou. Après la révolution de 1917, il enseigna la théologie morale à l’ «Institut de Théologie Orthodoxe St-Serge» à Paris. Pendant les années d’exil, il publia les œuvres : Le cœur de l’homme dans le mysticisme chrétien et hindou (Paris 1929) et L’éthique de l’éros transformé (Paris 1932). 
Tout aussi important est le philosophe Semyon Frank (1877-1950), professeur de philosophie à l’université de Moscou et de Saratov, exilé en 1922. Pendant les années difficiles de l’exil, Frank publia les œuvres : Le sens de la vie (Paris 1926), Les perspectives du monde russe (Berlin 1926), Les fondements spirituels de la société (Paris 1930), Dieu avec nous (Londres 1946).


Presque inconnu des lecteurs grecs est Ivan Ilyine (1882-1954), professeur de philosophie du droit à l’université de Moscou, exilé en 1922. Il enseigna à Berlin à l’ «Académie de la Philosophie Religieuse», dirigée par Berdiaeff. Ilyine publia entre autres : Le problème de la perception moderne de la loi (Berlin 1923), Le contenu religieux de la philosophie (Paris 1925), Les caractéristiques fondamentales de l’art (Riga 1937), Les axiomes de l'expérience religieuse (Paris 1952). 
Avant la révolution de 1917, Basil Zenkovsky (1891-1962) était professeur de philosophie à l’université de Kiev et, après son exil, il enseigna la philosophie à Paris. Zenkovsky a publia entre autres : Les penseurs russes et de l’Europe (Paris 1955), Le problème de l’éducation à la lumière de l’anthropologie chrétienne (Paris 1934), Histoire de la philosophie russe (Paris 1989). 
Leon Zander (1893-1964) fut professeur de philosophie à l’université de Perm et de Vladivostok. Après son exil, Zander vécut à Paris, où il publia Dostoïevski. Le problème du bien (1946) et La vision du monde de S. Boulgakov (2 vol., Paris 1948). 
L’économiste Pyotr Struve (1870-1944) appartenait aux représentants dudit « marxisme légal ». En 1952, il publia une étude intitulée L’histoire sociale et économique de la Russie. La totalité des travaux de Struve ont été traduits en anglais dans les années 1970. 
À la Diaspora russe appartiennent aussi certains intellectuels qui, pour diverses raisons, avaient quitté la Russie avant l’expulsion des philosophes susmentionnés. 
On mentionnera d’abord le théologien A. Kartasoff (1875-1960) qui a arrêté par les bolcheviks en 1917, abandonne finalement sa patrie en 1918. A partir de 1925, il enseigne l’histoire de l’Eglise et l’Ancien Testament à l’« Institut de Théologie Orthodoxe St-Serge». A.Kartasoff publie : La critique biblique de l’Ancien Testament (Paris 1947), La Renaissance de Sainte Russie (Paris 1956) et la célèbre Histoire de l’Eglise de la Russie (2 vol., Paris 1959). 
Bien connu du public grec, P. George Florovsky (1893-1979) enseigna successivement la philosophie de la loi à Prague, la patrologie à Paris et l’histoire de l’Église d’Orient à Harvard. L’œuvre monumentale de Florovsky, Les rues de la théologie russe (Paris 1937), a été entièrement traduite en anglais, en français et, en partie, en grec.
Un autre auteur, généralement inconnu du public grec, est Nicholas Afanasieff (1893-1966) qui fut professeur à l’ «Institut de Théologie Orthodoxe St-Serge». Parmi de nombreux traités, je noterai la célèbre thèse de L’Église du Saint-Esprit (Paris 1971, 1975, 2012). 
Enfin, je voudrais mentionner le penseur Léon Chestov (1866-1938), exilé en 1920. Chestov écrivit beaucoup de traités philosophiques intéressants, avant et après la révolution de 1917: L’idée du bien chez Tolstoï et Nietzsche (1899), La philosophie de la tragédie. Dostoïevski et Nietzsche (1903), Kierkegaard et la philosophie existentielle (1933). 
Après avoir donné une image de la production philosophique des penseurs russes de la Diaspora, j’aimerais faire quelques observations sur les caractéristiques de leurs œuvres. 
D’abord, je constate que les philosophes de la Diaspora russe ne sont pas intéressés à construire des systèmes philosophiques (senso stricto). Leurs œuvres étaient plutôt une expression de la pensée historique et critique. La plupart des penseurs susmentionnés appartiennent au courant de la philosophie dite religieuse. 
Par la suite, l’intérêt des philosophes russes se tourne davantage vers l’épistémologie, la cosmologie, la philosophie de l’éthique, la philosophie de la religion, voire la philosophie du langage. 
Enfin, il est révélateur que, depuis plusieurs années, les idées des penseurs russes suscitent un regain d’intérêt dans le monde catholique et protestant de l’Occident. Jusqu’à aujourd’hui, dans le monde occidental, les œuvres des penseurs Russes de la Diaspora ont été rééditées, traduites et commentées.


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